| 
		 Les graisses sont naturellement 
		présentes dans des aliments comme la viande, le poisson (surtout les 
		poissons gras), le jaune d’œuf, le fromage et le lait ou sont ajoutées 
		dans certaines préparations. C’est notamment le cas à la maison ou dans 
		l’industrie alimentaire, par exemple pour apprêter des gâteaux, des 
		biscuits, des pâtisseries, des snacks, des préparations de viande ou de 
		la mayonnaise. Les huiles et les graisses sont soit clairement visibles 
		dans les aliments (p.e. pour la cuisson ou dans les salades, le beurre 
		et d’autres matières grasses tartinables, et le gras visible de la 
		viande), soit mélangées à d’autres ingrédients alimentaires et, par 
		conséquent, invisible à l’œil nu. Environ 70 % de l’apport moyen de 
		graisse provient de ces « graisses cachées » dans les aliments. Savoir 
		ce que sont les graisses et lire l’étiquetage alimentaire sont deux 
		réflexes qui contribuent à une alimentation saine et équilibrée. 
		2.2. La structure des graisses
		Connaître un tant soit peu la chimie des graisses nous aide à mieux 
		comprendre le rôle des graisses dans notre organisme et dans la 
		technologie alimentaire. Plus de 90 % des graisses alimentaires et des 
		graisses de l’organisme sont présentes sous la forme de triglycérides, 
		le restant étant composé du cholestérol, des cires et des phospholipides. 
		Les triglycérides 
		Tous les triglycérides sont construits sur une 
		structure en forme de fourchette comportant un glycérol (la base) et 
		trois 
		«dents», les acides gras. 
		
		  
		Les acides gras
		Les acides gras varient entre eux selon la longueur de leur chaîne 
		d’atomes de carbone (de 4 à 22) et le nombre de doubles liaisons entre 
		atomes de carbone qu’ils contiennent. A titre d’exemple, l’acide 
		butyrique (C4 :0), l’acide palmitique (C16 :0) et l’acide arachidique 
		(C20 :0) comportent respectivement une chaîne de 4, 16 et 20 atomes de 
		carbone. La plupart des acides gras, aussi bien dans l’alimentation que 
		dans l’organisme, comprennent 16 à 18 atomes de carbone (voir annexe la 
		liste des acides gras les plus courants). 
		Les acides gras sont classés selon le nombre de doubles liaisons 
		qu’ils possèdent. Les acides gras saturés n’en comportent pas, alors que 
		les acides gras monoinsaturés en comportent une et les acides gras 
		polyinsaturés, plus d’une. 
		
		  
		Acides gras oméga-6 et oméga-3
		Les acides gras polyinsaturés sont caractérisés par deux 
		sous-familles, d’après la position de la première double liaison : 
		
			- 
			
Les acides gras Omega-6 (ou n-6) ont la 
			première double liaison sur le sixième carbone de la chaîne d’acide 
			gras et ont pour chef de file l’acide linoléique. 
			  
			- 
			
Les acides gras Omega-3 (ou n-3) ont la 
			première double liaison sur le troisième carbone de la chaîne 
			d’acide gras et sont dérivés principalement de l’acide alpha-linolénique.. 
			  
		 
		Outre leur dénomination, les acides gras sont également affublés d’un 
		code numérique reprenant le nombre d’atomes de carbone, le nombre de 
		doubles liaisons et la famille oméga auxquels ils appartiennent. A titre 
		d’exemple, l’acide linoléique est connu sous le terme C18 :2 n-6 qui 
		fait référence à un acide gras comportant 18 atomes de carbone, 2 
		doubles liaisons et qui fait partie de la famille n-6 ou oméga-6. 
		L’acide alpha-linolénique ou C18 :3 n-3 possède 18 atomes de carbone, 3 
		doubles liaisons et est un membre de la famille oméga-3. 
		Acides gras Cis et Trans
		Les acides gras insaturés peuvent aussi être caractérisés en « cis » 
		(forme bateau) ou « trans » (forme chaise), selon la structure de la 
		molécule. La majorité des acides gras insaturés existent sous la forme « 
		cis ». Cependant, une certaine proportion d’acides gras insaturés 
		existent sous la configuration « trans » dans la viande et le lait des 
		ruminants que sont les bovins et les ovins et dans les produits 
		alimentaires dont les huiles ont subi un processus appelé hydrogénation. 
		
		  
		Composition de la graisse
		Toutes les graisses sont en réalité un amalgame d’acides gras saturés, 
		monoinsaturés et polyinsaturés, même si un type d’acide gras domine 
		généralement. Certains aliments sont particulièrement riches en acides 
		gras saturés comme les laitages et certaines viandes (bœuf), alors que 
		d’autres, principalement les huiles végétales et les poissons gras, 
		regorgent plus d’acides gras saturés. L’acide gras qui prédomine dans un 
		aliment détermine les caractéristiques physiques de la graisse. Les 
		graisses comprenant une forte proportion d’acides gras saturés, tels que 
		le beurre ou le lard, ont un point de fusion assez élevé et sont donc 
		solides à température ambiante. La plupart des huiles végétales 
		contiennent des concentrations importantes en acides gras monoinsaturés 
		et polyinsaturés et sont habituellement liquides à température ambiante. 
		Lorsque les huiles sont chauffées, les acides gras insaturés essuient 
		des dégradations plus ou moins sérieuses. Les huiles riches en acides 
		gras monoinsaturés, comme l’huile d’olive et l’huile d’arachide, sont 
		plus stables et peuvent être réutilisées plusieurs fois après avoir été 
		chauffées, à l’inverse d’huiles riches en acides gras polyinsaturés 
		telles que l’huile de maïs et l’huile de soja. Pour les fritures, il est 
		important de ne pas surchauffer l’huile (ne pas dépasser 180°C) et de la 
		remplacer fréquemment (toutes les 10 utilisations environ). 
		2.3. Bon à savoir
		Bien connaître le type et les sources de graisse des aliments et lire 
		les étiquetages alimentaires peut contribuer à équilibrer notre 
		alimentation. 
		
			
				| 
				 LES PRINCIPALES SOURCES DE 
				GRAISSES DE NOTRE ALIMENTATION  | 
			 
			
				| 
				 Type de graisse  | 
				
				 Sources  | 
			 
			
				| 
				 Saturées  | 
				
				 Beurre, fromage, viande, préparations de viande 
				(saucisses, hamburgers), laitages entiers, pâtés en croûte, 
				pâtisseries, lard, jus et gras de cuisson, margarines et 
				matières grasses de cuisson, huile de palme et de noix de coco.  | 
			 
			
				| 
				 Moninsaturées  | 
				
				 Olive, graine de colza, noix (pistaches, 
				amandes, noisette, macadamia, cajou, pécan), arachides, avocat, 
				et leurs huiles.  | 
			 
			
				| 
				 Polyinsaturées 
				  | 
				
				 Oméga-3: Saumon, maquereau, hareng, 
				truite (particulièrement riches en acides gras oméga-3 à longue 
				chaîne comme l’EPA ou acide éicosapentaénoique et le DHA ou 
				acide docosahexaénoique). Noix, colza, soja, graine de lin et 
				leur huile (particulièrement riche en acide alpha linolénique).
				 
				Oméga-6: graines de tournesol, germes de blé, graines de 
				sésame, noix, soja, maïs et leur huile. 
				Certaines margarines (lisez l’étiquetage).  | 
			 
			
				| 
				 Acides gras trans 
				  | 
				
				 Certaines graisses de friture et de cuisson (p.e. 
				les huiles végétales hydrogénées) utilisées dans les biscuits, 
				les gâteaux et les pâtisseries, les produits laitiers, la 
				graisse de bœuf et de mouton.  | 
			 
		 
 
		3. Rôle des graisses dans la technologie alimentaire
		Dans les pays développés où l’accès à une alimentation équilibrée est 
		garanti, la palatabilité est un déterminant majeur des choix 
		alimentaires. La graisse contribue à la palatabilité (sensation 
		onctueuse, agréable en bouche) des aliments de par sa texture, son 
		onctuosité en bouche et ses flaveurs (odeurs et saveurs). Toutes les 
		graisses et toutes les huiles sont vectrices de composés aromatiques 
		solubles dans les graisses. 
		Les caractéristiques des graisses et des huiles jouent aussi un rôle 
		important dans la production et la cuisson des aliments, ainsi que dans 
		l’apparence et la texture du produit final : 
		
			- 
			
L'aération - les denrées comme les gâteaux ou les mousses ont 
			besoin de l'air incorporé dans le mélange pour donner une texture 
			bien aérée. Ce résultat optimal est obtenu en prenant au piège les 
			bulles d'air dans un mélange graisse/sucre pour former une mousse 
			stable. 
			  
			- 
			
Effet « raccourcissant » - la texture friable de certaines 
			pâtisseries et de certains biscuits est obtenue par la couche grasse 
			qui recouvre les particules de farine et les empêche d'absorber de 
			l'eau. 
			  
			- 
			
Effet floconneux - les graisses aident à séparer les couches de 
			gluten et l'amidon formé dans la pâte quand on fait floconner la 
			pâtisserie ou les biscuits. La graisse fond pendant la cuisson ce 
			qui est le départ, après quelques minutes, des trous d'aération 
			formés par la vapeur qui s'évapore et fait lever les différentes 
			couches de pâte. 
			  
			- 
			
La rétention d’eau - les graisses contribuent à conserver le 
			taux d'humidité d'un produit et augmentent donc sa durée de vie. 
			  
			- 
			
Le glaçage - Les graisses donnent un effet « glacé », par 
			exemple, quand elles sont ajoutées aux légumes chauds. Elles 
			intensifient aussi l’éclat des sauces. 
			  
			- 
			
La plasticité - les graisses solides ne fondent pas 
			immédiatement, mais se ramollissent à partir d’une certaine gamme de 
			températures. Les graisses peuvent être transformées en vue de 
			réarranger les acides gras et, ainsi, de changer leur point de 
			fusion. Cette technologie est employée pour confectionner les 
			matières grasses tartinables et les fromages qui s’étalent 
			directement sur le pain à la sortie du réfrigérateur. 
			  
			- 
			
Effet conducteur de Chaleur - dans une friture profonde, 
			l'aliment est complètement entouré par la graisse de friture qui 
			agit comme un conducteur de chaleur très efficace.   
		 
		4. Rôle des graisses dans l’organisme
		Bien que la graisse n’a généralement pas bonne presse, il ne faut pas 
		oublier cependant qu’elle joue des rôles essentiels dans notre organisme 
		: 
		
			- 
			
La graisse constitue notre principale réserve d’énergie et même 
			la source d’énergie la plus concentrée de l’alimentation : 1 g de 
			graisse fournit 37 kJ (9kcal), soit plus du double de ce fournissent 
			les protéines et les glucides (17 kJ ou 4 kcal). Les stocks de 
			graisses sont sollicités pour satisfaire aux besoins énergétiques 
			quand l’apport alimentaire est limité, par exemple chez les 
			personnes qui ont un petit appétit ou en cas de jeûne. Ils sont 
			également utiles lorsque les besoins énergétiques sont élevés comme 
			durant une activité physique intense et chez les bébés et les 
			enfants. 
			  
			- 
			
Les dépôts graisseux amortissent les coups et protègent les 
			organes vitaux. Ils servent aussi d’isolant thermique pour 
			l’organisme. 
			  
			- 
			
In the diet, fat is a carrier for the fat-soluble vitamins A, D, 
			E and K, and enables their absorption. It provides the essential 
			fatty acids, linoleic acid (omega-6) and alpha-linolenic acid 
			(omega-3).   
		 
		ACIDES GRAS ESSENTIELS
		Les deux acides gras essentiels, l’acide linoléique (de la famille 
		oméga-6) et l’acide alpha-linolénique (de la famille oméga-3) ne sont 
		pas synthétisés dans l’organisme. C’est pourquoi ils doivent être 
		fournis quotidiennement par notre alimentation. Ils sont indispensables 
		pour la croissance et le développement et pour maintenir la santé. Dans 
		l’organisme, ces deux acides gras sont convertis en dérivés à longue 
		chaîne. Ces derniers constituent les briques des éicosanoïdes, des 
		précurseurs de certaines hormones (comme les prostaglandines). Ces 
		prostaglandines sont importantes pour la formation des membranes 
		cellulaires et sont impliquées dans la coagulation sanguine, la 
		réparation des tissus et l’inflammation. Mais si l’organisme peut 
		transformer l’acide alpha-linolénique en EPA (l’acide 
		éicosapentaénoïque) et, dans une moindre mesure, en DHA (acide 
		docosahexaénoïque), cette réaction d’allongement de la chaîne d’acide 
		gras est assez limitée. Pour cette raison, nous avons donc aussi besoin 
		d’acides gras oméga-3 à longue chaîne dans notre alimentation. Les 
		sources les plus riches en ces acides gras sont les poissons gras (voir 
		point 2.3). 
		5. Graisses et santé
		5.1 Maladies cardiovasculaires
		Les maladies cardiovasculaires (MCV) demeurent la principale cause de 
		décès chez l’homme et la femme en Europe (Rapport de Santé de l’OMS, 
		2002). 
		Plusieurs facteurs de risque sont associés au développement des MCV. 
		Ils incluent l’hypertension artérielle, le tabagisme, la sédentarité, 
		l’obésité, le diabète, les antécédents familiaux et les dyslipidémies 
		(un taux élevé de cholestérol total, de mauvais cholestérol et/ou de 
		triglycérides). On retrouve un lien entre l’alimentation et certains de 
		ces facteurs, en particulier la présence excessive de graisses dans le 
		sang. 
		Effets des graisses alimentaires sur les lipides sanguins
		Le cholestérol alimentaire
		Pour la majorité des individus, manger des aliments riches en 
		cholestérol comme les œufs, les crustacés et le foie est sans effet sur 
		le taux de cholestérol dans le sang. A l’inverse, certains individus 
		sont dits “répondeurs ” au cholestérol alimentaire et doivent contrôler 
		leur ingestion de cholestérol. 
		QU'EST-CE QUE LE CHOLESTÉROL?
		Le cholestérol est une graisse qui se retrouve naturellement dans 
		tous les tissus animaux, y compris dans le corps humain. Une certaine 
		quantité de cholestérol est utilisée par l’organisme pour construire les 
		membranes cellulaires, produire les hormones sexuelles et les acides 
		biliaires, qui facilitent l’absorption et la digestion des graisses 
		alimentaires. Un excès de cholestérol ou de triglycérides dans le sang 
		perturbe le cœur et les vaisseaux. Environ trois quarts du cholestérol 
		du sang sont fabriqués par l’organisme, le reste étant apporté par notre 
		alimentation. Le cholestérol est véhiculé dans le sang sous la forme des 
		lipoprotéines : les LDL (low density lipoprotein) and les HDL (high 
		density lipoprotein). Une forte concentration de Cholestérol LDL est un 
		facteur de risque de MCV, c’est pourquoi on l’appelle souvent le 
		“mauvais cholestérol”. Le Cholestérol HDL extrait le cholestérol des 
		tissus et de fortes concentrations sont donc bénéfiques. On l’appelle 
		dès lors le “bon cholestérol”. Au plus élevé est les taux de HDL, au 
		plus bas est le risque de MCV. Il faut dès lors manger des aliments qui 
		abaissent les concentrations sanguines de LDL et augmentent ou 
		maintiennent celles du HDL. L’activité physique augmente aussi les 
		concentrations de HDL 
		Les graisses saturées
		La quantité de graisse saturée consommée a un plus gros effet sur le 
		taux de cholestérol, que le cholestérol alimentaire. Plusieurs études 
		ont clairement montré que les graisses saturées constituent le composant 
		alimentaire qui influence le plus le cholestérol total et le mauvais 
		cholestérol. Cependant, tous les acides gras saturés n’ont pas le même 
		effet : les acides gras à chaîne moyenne (pe. l’acide laurique C12:0, 
		l’acide myristique C14:0 et l’acide palmitique C16:0) exercent des 
		effets plus délétères que les acides gras saturés à longue chaîne (comme 
		l’acide stéarique C18:0). 
		Les graisses monoinsaturées
		Manger moins gras est certainement une recommandation à suivre, mais 
		récemment il a été suggéré que manger « mieux gras » et donc, manger des 
		graisses de meilleure qualité, en quantités modérées, était une 
		meilleure approche pour le contrôle des graisses dans le sang et pour la 
		santé à long terme. Modérer sa consommation de graisse entretient les 
		niveaux de cholestérol HDL, le « bon ». Cette attitude prévient aussi 
		l’augmentation des triglycérides dans le sang, chose qui arrive parfois 
		quand on consomme de trop grandes quantités de glucides. Une 
		consommation plus importante d’acides gras monoinsaturés peut réduire le 
		taux de cholestérol LDL, le « mauvais », bien que cet effet soit en 
		grande partie dû au remplacement des graisses saturées. 
		Les graisses polyinsaturées
		Plusieurs études ont montré que les acides gras à longue chaîne de la 
		famille oméga-3 retrouvés dans certains poissons protègent que les MCV. 
		Dans les pays où l’on consomme beaucoup de poissons gras, comme au 
		Japon, la mortalité cardiovasculaire est très faible. La consommation 
		régulière de poisson contribue à réduire les concentrations en 
		triglycérides du sang et à limiter le risque de thrombose. Ces acides 
		gras à longue chaîne n’ont que peu d’effet sur le cholestérol, qu’elles 
		ont plutôt tendance à maintenir à un taux constant. 
		Les acides gras polyinsaturés de la famille oméga-6 abaissent le 
		cholestérol LDL, ce qui est un facteur cardioprotecteur. Toutefois, de 
		trop grandes quantités d’acides gras oméga-6 diminuent le “bon” 
		cholestérol HDL et augmentent le risque d’oxydation du “mauvais” 
		cholestérol LDL. C’est pourquoi il est conseillé d’en réduire leur 
		consommation, qui est aujourd’hui pléthorique. 
		Les acides gras Trans
		Certaines inquiétudes ont été soulevées à propos des apports élevés 
		en acides gras trans. Ces acides gras sont métabolisés dans la même 
		manière que les acides gras saturés, mais leur effet nocif sur la santé 
		cardiovasculaire est supérieur. Non seulement, ils élèvent le 
		cholestérol LDL, mais ils abaissent aussi le bon cholestérol HDL, ce que 
		ne font pas les acides gras saturés. Les acides gras trans se retrouvent 
		dans les laitages et dans certaines graisses végétales partiellement 
		hydrogénées employées dans la fabrication des biscuits, des gâteaux ou 
		des pâtisseries. 
		L’alimentation, en plus de l’activité physique, joue encore un rôle 
		clé dans le contrôle des lipides sanguins. Les recommandations 
		alimentaires favorables à la santé du cœur et des artères consistent en 
		une restriction modérée de la consommation de graisse et en 
		l’amélioration de l’équilibre entre les acides gras saturés et les 
		acides gras insaturés. Consommer au minimum 1 à 2 portions de poisson 
		gras par semaine contribue aussi à maintenir des taux optimaux d’acides 
		gras oméga-3 à longue chaîne. 
		5.2. L’obésité
		L’excès de poids corporel est un facteur significatif à l’origine de 
		plusieurs affections comme les MCV, l’hypertension, le diabète de type 2 
		ou certains cancers. L’obésité, définie par un IMC de plus de 30 
		(kg/m2), est clairement reconnue comme un facteur de risque des MCV. 
		La controverse demeure cependant sur le rôle d’une alimentation riche 
		en graisses dans le développement de la surcharge pondérale et de 
		l’obésité. Plusieurs études ont démontré une association entre 
		l’adiposité et l’apport alimentaire de graisse. La graisse est une 
		source concentrée d’énergie et ne coupe pas l’appétit de manière aussi 
		efficace que les protéines et les glucides. Il a été suggéré que les 
		graisses avaient un faible potentiel satiétogène ce qui facilite la 
		surconsommation alimentaire. Les protéines et les glucides provoquent 
		aussi une plus grande thermogenèse alimentaire que la graisse. La 
		thermogenèse est l’énergie qui est perdue sous forme de chaleur au cours 
		d’un repas. 
		Paradoxalement, l’apport de graisse a baissé ces 25 dernières années 
		en Europe, résultant en une réduction marquée de l’apport énergétique 
		chez la plupart des individus. Mais sur la même période, la fréquence de 
		la surcharge pondérale et de l’obésité a littéralement explosé, ce qui 
		indique clairement que d’autres facteurs que la graisse alimentaire sont 
		impliqués dans ce phénomène. Le déclin de l’activité physique joue sans 
		doute une part prépondérante dans l’augmentation de la prévalence de 
		l’obésité. 
		Se concentrer uniquement sur la graisse et les calories pour réduire 
		le poids corporel n’est donc pas la meilleure approche. Une augmentation 
		du niveau général d’activité physique doit être encouragée, car un 
		régime pauvre en graisse, non accompagné d’une réduction des apports 
		énergétiques (ou d’une augmentation des dépenses énergétiques) ne mènera 
		pas à la perte de poids. Le régime idéal devrait inclure une 
		alimentation équilibrée, pauvre en calories, adaptée à l’individu et 
		associée à un bon niveau d’activité physique. 
		5.3. Le cancer
		Étant donné que la mortalité cardiovasculaire est en constante 
		diminution, le cancer devient peu à peu la principale cause de décès 
		dans les pays développés. L’alimentation, en particulier les graisses 
		alimentaires ont un impact sur le risque de plusieurs cancers (pe. 
		prostate, endomètre et côlon). A l’heure actuelle, il n’y a pas de 
		preuve formelle d’un lien entre apports en graisses et cancer, bien que 
		certains travaux suggèrent que l’excès de poids corporel et l’obésité 
		constituent des facteurs importants dans la progression du cancer du 
		sein, de l’endomètre, de la prostate et du côlon. 
		A l’inverse des MCV, on dispose de peu d’information pour conseiller 
		à la population de réduire sa consommation de graisse pour prévenir ou 
		traiter le cancer. Cependant, comme pour les MCV, il est sans doute 
		prudent d’éviter les apports trop élevés en graisse et de s’assurer des 
		apports importants en fruits et légumes, le tout en surveillant son 
		poids corporel. 
		6. Recommandations nutritionnelles
		Il est considéré aujourd’hui qu’une alimentation qui fournit 30% de 
		l’énergie journalière sous forme de graisse est favorable à la santé. 
		L’apport total de calories sous la forme de graisse saturée devrait 
		néanmoins être limité entre 10 et 11%, alors que l’apport en acides gras 
		trans ne devrait pas excéder 2% (voir tableau ci-dessous). 
		
			
				| 
				 Recommandations et apports moyens en lipides 
				totaux et en acides gras saturés chez l’adulte dans différents 
				pays européens (en % de l’apport énergétique total).  | 
			 
			
				|   | 
				
				 Lipides totaux  | 
				
				 Acides gras 
				saturés  | 
			 
			
				| 
				 Recommandations  | 
			 
			
				| 
				 Allemagne (2000*1)  | 
				
				 30%  | 
				
				 1:2 (saturated/unsaturated)  | 
			 
			
				| 
				 Pays-Bas (2001*2)   | 
				
				 (20-40% or 
				20-30/35%) †   | 
				
				 <=10%   | 
			 
			
				| 
				 France (2000*3)   | 
				
				 33%   | 
				
				 8%   | 
			 
			
				| 
				 Royaume-Uni (1991*4)   | 
				
				 33-35% ††   | 
				
				 10-11% ††   | 
			 
			
				| 
				 Italie (1997*5)   | 
				
				 < 30%   | 
				
				 7-10 %   | 
			 
			
				| 
				 Europe (Eurodiet,2000)  | 
				
				 < 30%  | 
				
				 <10%  | 
			 
			
				| 
				 Apport moyen  | 
			 
			
				| 
				 Allemagne (1998*6)   | 
				
				 33-34%  | 
				
				 15%   | 
			 
			
				| 
				 Pays-Bas (1997/98*7)   | 
				
				 36-38%  | 
				
				 14-16%   | 
			 
			
				| 
				 France (1999*8)  | 
				
				 38.5%   | 
				
				 16%   | 
			 
			
				| 
				 Italie (1996*9)   | 
				
				 32%  | 
				
				 12%   | 
			 
			
				| 
				 Royaume-Uni (2000/01*10)  | 
				
				 34.9%-35.8%  | 
				
				 13.2-13.4%  | 
			 
		 
 
		
			- 
			
Deutsche Gesellschaft für Ernährung, Nutrition Report 2000   
			- 
			
Gezondheidsraad, 2001. † 20-40% range suitable for individuals 
		with optimum and constant weight: 20-30 or 35% range for individuals who 
		are overweight or who experience undesirable weight gains   
			- 
			
Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, 2000   
			- 
			
Committee on Medical Aspects of Food and Nutrition Policy (COMA), 
		1991. †† Diet including or excluding alcohol   
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Linee guida per una sana alimentazione Italiana – Istituto 
		Nazionale della Nutrizione – 2° edizione 1997   
			- 
			
Die Ernährung in Deutschland, 1998   
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Dutch National Food Consumption Survey, 1997-98   
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Étude INCA, 1999  
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Livelli di assunzione raccomandati di energia e nutrienti per la popolazione italiana – LARN – S.I.N.U. – Rev. 
			1996  
			- 
			
National Dietary and Nutrition Survey: Adults aged 19-64, 
			2000-2001  
		 
		7. Conclusions
		Les principes d’équilibre, de variété et de modération dans la 
		consommation des graisses constituent les bases d’une alimentation saine. 
		Savoir ce que sont les graisses et quelles en sont les sources, ainsi 
		que lire l’étiquetage, sont des réflexes qui peuvent nous aider à 
		équilibrer le choix des graisses, tout en continuant à se faire plaisir 
		en mangeant. Une alimentation équilibrée, associée à une activité 
		physique régulière maintient le poids corporel et est la meilleure 
		approche pour une vie saine. 
		Bibliographie
		
			- 
			
Conference Report (2000). Dietary cholesterol as a cardiac risk 
			factor: myth or reality? Nutrition Bulletin, 25: 365-367. 
			  
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De Lorgeril M, Salen P, Martin JL, Monjaud I, Delaye J, Mamelle 
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Department of Health. Report on Health & Social Subjects N°46 
			(1994). Nutritional Aspects of Cardiovascular Disease. HMSO, London. 
			  
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		Annexe : Liste des acides gras les plus communs
		
			
				| 
				 Nom commun  | 
				
				 Symbole (*)  | 
				
				 Source alimentaire  | 
			 
			
				| 
				 Acides gras saturés  | 
			 
			
				| 
				 Butyrique  | 
				
				 C4:0  | 
				
				 beurre  | 
			 
			
				| 
				 Caprylique  | 
				
				 C8:0  | 
				
				 huile de palme  | 
			 
			
				| 
				 Caprique  | 
				
				 C10:0  | 
				
				 huile de noix de coco  | 
			 
			
				| 
				 Laurique  | 
				
				 C12:0  | 
				
				 huile de noix de coco  | 
			 
			
				| 
				 Myristique  | 
				
				 C14:0  | 
				
				 beurre, huile de noix de coco  | 
			 
			
				| 
				 Palmitique  | 
				
				 C16:0  | 
				
				 Toutes graisses et huiles  | 
			 
			
				| 
				 Stéarique  | 
				
				 C18:0  | 
				
				 Toutes graisses et huiles  | 
			 
			
				| 
				 Arachidique  | 
				
				 C20:0  | 
				
				 Lard, huile d’arachide  | 
			 
			
				| 
				 Acides gras monoinsaturés  | 
			 
			
				| 
				 Palmitoléique  | 
				
				 C16:1 n-7  | 
				
				 Toutes graisses et huiles  | 
			 
			
				| 
				 Oléique  | 
				
				 C18:1 n-9 (cis)  | 
				
				 Toutes graisses et huiles  | 
			 
			
				| 
				 Elaidique  | 
				
				 C18:1 n-9 (trans)  | 
				
				 Huiles végétales hydrogénées, beurre, graisse 
				de bœuf  | 
			 
			
				| 
				 Acides gras polyinsaturés  | 
			 
			
				| 
				 Linoléique  | 
				
				 C18:2 n-6 (all cis)  | 
				
				 Toutes huiles végétales  | 
			 
			
				| 
				 alpha-linolénique   | 
				
				 C18:3 n-3 (all cis)  | 
				
				 Huile de soja, colza, lin   | 
			 
			
				| 
				 Dihomo-gamma-linolénique  | 
				
				 C20:3 n-6  | 
				
				 Poissons gras  | 
			 
			
				| 
				 Arachidonique  | 
				
				 C20:4 n-6 (all cis)  | 
				
				 Graisse de porc, poulet  | 
			 
			
				| 
				 Eicosapentaénoïque  | 
				
				 C20:5 n-3 (all cis)   | 
				
				 Poissons gras  | 
			 
			
				| 
				 Docosahexaénoïque  | 
				
				 C22:6 n-3 (all cis)  | 
				
				 Poissons gras  | 
			 
		 
 
		(*) Le symbole avant les : indiquent le nombre d’atomes de carbone 
		que contient la molécule d’acide gras et le symbole après les : le 
		nombre total de doubles liaisons. Le n-(oméga) désigne la position de la 
		première double liaison à partir du groupement méthyl de l’extrémité de 
		la molécule.  
							  
										 |